En démocratie, on dit que l’on
choisit son gouvernement en votant. Mais est-ce vraiment un choix?
Faisons une petite comparaison.
Lorsque je vais au restaurant, j’y consulte le menu et j’opte, disons pour des
pâtes. On ne m’apporte pas du steak. Pourtant le steak est le repas le plus
populaire de ce restaurant, mais ce n’est pas mon choix. Faire un choix, c’est
personnel. Je choisis à mon goût, selon mes préférences et mon budget et ce, même si ce n’est pas le
goût le plus populaire.
Mais, lorsque l’on passe en
politique, on dit que l’on a choisi son gouvernement. Pourtant mon choix ne
triomphe que rarement. Je vote depuis plus de 40 ans maintenant et ce à tous
les niveaux : scolaire, municipal, provincial et fédéral. Je crois que
l’on devrait changer notre façon de décrire les élections. Comme on dit, il
faut appeler un chat un chat et une élection un concours. Ce n’est surtout pas
un choix personnel. Maintenant le gagnant des élections a le droit d’imposer sa propre vision des
choses et ses propres choix. Vous allez
me dire : bien non. Le Parlement, c’est-à-dire les députés, vont voter les
lois. Vous croyez cela vraiment. C’est une illusion. Les députés sont généralement
traités comme des pions. Ils se font singulièrement tasser, s’ils ne se plient
pas aux consignes du parti imposées par le whip. Vous savez whip, ça vient de
la tradition britannique et ça veut dire fouet en français. Les anglais ne font
pas trop de subtilité en ce cas.
En fait, c’est plutôt qu’il faut
dire que c’est le gagnant du concours qui est élu. Bon, c’est une chose. En
fait, notre vote sert plutôt à déterminer lequel des partis a le meilleur menu
si on se réfère à ma première analogie ci-dessus : chaque parti proposant
différentes solutions. Pire, tous les partis espèrent obtenir une majorité
absolue pour avoir le privilège d’imposer ses solutions et ne pas avoir à
négocier avec les autres. Et il ne faut pas qu’un parti propose une solution
qui provient des autres partis. C’est un sacrilège semble-t-il? Tout à coup,
les citoyens se mettraient à changer de vote parce qu’on a opté pour une
solution des autres. Quant à moi,
toutes les bonnes idées sont bienvenues et c’est mesquin de s’en priver pour
protéger sa réélection. On appelle cela un conflit d’intérêt pur.
Comment sort-on de cette impasse?
Simplement. Les députés ne sont qu’une centaine et ils ont gagné le concours.
Disons qu’ils beaux, bons, fins et qu’ils représentent l’élite de notre
société. Ca devrait être facile pour eux d’échanger avec d’autres gens beaux, bons et fins. Pourquoi ne pas leur
demander de s’entendre entre eux et de voter toutes les lois par consensus
total? Après tout, ils ne sont pas là pour se battre, mais pour voter les
meilleures lois possibles. Je pense que si on fait cela, on aurait sûrement
moins de trous dans nos lois, comme c’est le cas présentement.
Il reste encore un hic vous allez
me dire. Si un député s’entête à paralyser le gouvernement, que pouvons-nous
faire? Une pétition d’un certain nombre de signataires déclencherait une
élection locale afin de questionner le jugement de ce député. Vous pensez
peut-être me dire que cela ne marcherait jamais. Je suis absolument
convaincu qu’aucun député ne voudra être
le premier à se faire montrer la porte.
Concluons. Voter n’est pas
vraiment choisir et il faut appeler cela un concours. Puis cela devrait être
facile pour une centaine de gens Elus de s’entendre entre eux, sinon il y
aurait un moyen facile de leur montrer la porte. Simple n’est-ce-pas, mais
significatif. Passons le mot : la récréation est finie.