dimanche 29 mars 2015

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE VOTER ET CHOISIR?


En démocratie, on dit que l’on choisit son gouvernement en votant. Mais est-ce vraiment un choix?

Faisons une petite comparaison. Lorsque je vais au restaurant, j’y consulte le menu et j’opte, disons pour des pâtes. On ne m’apporte pas du steak. Pourtant le steak est le repas le plus populaire de ce restaurant, mais ce n’est pas mon choix. Faire un choix, c’est personnel. Je choisis à mon goût, selon mes préférences  et mon budget et ce, même si ce n’est pas le goût le plus populaire.

Mais, lorsque l’on passe en politique, on dit que l’on a choisi son gouvernement. Pourtant mon choix ne triomphe que rarement. Je vote depuis plus de 40 ans maintenant et ce à tous les niveaux : scolaire, municipal, provincial et fédéral. Je crois que l’on devrait changer notre façon de décrire les élections. Comme on dit, il faut appeler un chat un chat et une élection un concours. Ce n’est surtout pas un choix personnel. Maintenant le gagnant des élections a  le droit d’imposer sa propre vision des choses et ses propres choix.  Vous allez me dire : bien non. Le Parlement, c’est-à-dire les députés, vont voter les lois. Vous croyez cela vraiment. C’est une illusion. Les députés sont généralement traités comme des pions. Ils se font singulièrement tasser, s’ils ne se plient pas aux consignes du parti imposées par le whip. Vous savez whip, ça vient de la tradition britannique et ça veut dire fouet en français. Les anglais ne font pas trop de subtilité en ce cas.

En fait, c’est plutôt qu’il faut dire que c’est le gagnant du concours qui est élu. Bon, c’est une chose. En fait, notre vote sert plutôt à déterminer lequel des partis a le meilleur menu si on se réfère à ma première analogie ci-dessus : chaque parti proposant différentes solutions. Pire, tous les partis espèrent obtenir une majorité absolue pour avoir le privilège d’imposer ses solutions et ne pas avoir à négocier avec les autres. Et il ne faut pas qu’un parti propose une solution qui provient des autres partis. C’est un sacrilège semble-t-il? Tout à coup, les citoyens se mettraient à changer de vote parce qu’on a opté pour une solution des autres. Quant à  moi, toutes les bonnes idées sont bienvenues et c’est mesquin de s’en priver pour protéger sa réélection. On appelle cela un conflit d’intérêt pur.

Comment sort-on de cette impasse? Simplement. Les députés ne sont qu’une centaine et ils ont gagné le concours. Disons qu’ils beaux, bons, fins et qu’ils représentent l’élite de notre société. Ca devrait être facile pour eux d’échanger avec d’autres gens  beaux, bons et fins. Pourquoi ne pas leur demander de s’entendre entre eux et de voter toutes les lois par consensus total? Après tout, ils ne sont pas là pour se battre, mais pour voter les meilleures lois possibles. Je pense que si on fait cela, on aurait sûrement moins de trous dans nos lois, comme c’est le cas présentement.

Il reste encore un hic vous allez me dire. Si un député s’entête à paralyser le gouvernement, que pouvons-nous faire? Une pétition d’un certain nombre de signataires déclencherait une élection locale afin de questionner le jugement de ce député. Vous pensez peut-être me dire que cela ne marcherait jamais. Je suis absolument convaincu  qu’aucun député ne voudra être le premier à se faire montrer la porte.

Concluons. Voter n’est pas vraiment choisir et il faut appeler cela un concours. Puis cela devrait être facile pour une centaine de gens Elus de s’entendre entre eux, sinon il y aurait un moyen facile de leur montrer la porte. Simple n’est-ce-pas, mais significatif. Passons le mot : la récréation est finie.