Lettre au lieutenant-gouverneur

Son honneur, l’Honorable M. Pierre Duchesne
Lieutenant-gouverneur du Québec.

Objet : Mise en tutelle du gouvernement du Québec

Permettez-moi de faire un bilan de notre situation du Québec. Il s’est passé de nombreux événements ces derniers temps et pas toujours des plus heureux. Je ne trouvais pas que le moment propice pour agir était arrivé.

Lorsqu’en 2010, la corruption politique chez les ingénieurs a fait surface, le gouvernement savait qu’elle existait bel et bien depuis environ 1994, soit au moins 16 ans avant que la nouvelle éclate au grand jour. (Références Cour d’appel 500-09-011188-018 et 500-02-071589-985 impliquant Revenu Québec, Témoignages)

On sait maintenant que cette même corruption politique a profité aux trois grands partis politiques. (DGE août 2010) et la Commission Charbonneau. Il n’y a donc plus d’interlocuteur valable au gouvernement. Note : Le CAQ s’est uni à l’ADQ.

En 2002, le gouvernement québécois a mis en place un système d’appel d’offres municipal, dit à pondération pour les services professionnels (ingénieurs, avocats, comptables, architectes, etc…) hautement manipulable et qui a tout le potentiel d’avoir corrompu une part importante de toute la politique municipale : Montréal, Laval, Longueil, Mascouche et probablement au moins la moitié des municipalités au Québec. (LCV art. 573 et les suivants, Code municipal, art. 935 et les suivants). Il m’apparaît que cette façon d’aller en appel d’offres a eu pour effet de légaliser la corruption. Ne croyez-vous pas?

Malgré toutes les récentes modifications aux lois municipales québécoises, le système d’appel d’offres mentionné ci-dessus est toujours en place presque intact et encore plus manipulable.

Il faut conclure que les codes de déontologie des Ordres professionnels ne sont pas un frein à la corruption qui est largement répandue chez les ingénieurs. Vu le système d’appel d’offres mentionné ci-dessus, il y a tout lieu de croire que la corruption atteint aussi d’autres ordres, notamment chez les avocats.

Jusqu’en 2009, nous avons payé le triple du prix moyen canadien (excluant le Québec) pour certaines infrastructures municipales. (Congrès Ceriu 2010). Comment se fait-il?

Pendant tout ce temps nous avons payé au moins le double de prix actuel aux ingénieurs. (AICQ, communiqué juin 2011). Et il y en a qui se plaignent qu’ils ne font pas de profits. Pourquoi?

Les systèmes d’appel d’offres a coupé le cou aux petites firmes d’ingénieurs pour concentrer le travail chez les majeures et ce, autant au MTQ que dans les cités, villes et municipalités. De fait, cela a fermé le marché et fait augmenter les prix.

La compétition est à peu près inexistante chez les fournisseurs d’équipements pour les besoins municipaux. (Voir la norme québécoise NQ 1809-900, articles sur les équivalences et les substitutions). Pourquoi cette norme n’a-t-elle pas été révisée?

On ne compte plus le temps d’attente dans les urgences de nos hôpitaux en heures, mais en jours. Doit-on tolérer cette situation?

On ne compte plus le temps d’attente pour une opération en semaines, mais en mois et même en année. Combien de morts cela prendra-t-il pour agir?

Advenant une catastrophe, nous ne sommes à peu près jamais prêts à y faire face. Sommes-nous suffisamment préparés?

La nouvelle politique gouvernementale sur l’eau potable ne vise qu’une économie de l’eau potable de 20%, alors que nous sommes plus de 35% au-dessus de la moyenne canadienne incluant le Québec. Au final, nous serons encore les derniers au Canada. Peut-on faire mieux?

Notre industrie nous quitte pour les pays en voie de développement qui ne respectent pas la Charte des droits et libertés. Va-t-on nous demander d’abandonner cette Charte pour faire compétition à ces pays?

Depuis 30 ans, le Québec n’a toujours pas adhéré à la nouvelle constitution canadienne et que la question n’est toujours pas réglée. Doit-on négliger cet état de fait?

La dette du Québec atteint des proportions gigantesques si on ajoute la dette de l’Hydro-Québec, le déficit actuariel de la Régie des rentes et notre quote-part de la dette fédérale. Existe-t-il un plan d’action viable pour combler cette dette?

Le marché noir et l’évasion fiscale sont devenus les sports favoris des québécois. Encourageons-nous cet état de fait par un niveau élevé de taxation?


Immédiatement, ne faudrait-il pas mettre en tutelle le gouvernement du Québec et d’en prendre vous-mêmes la tête puisque je crois que vous êtes le seul à pouvoir le faire tout en maintenant l’ordre dans notre province.

Également, avant d’accepter de déclencher toute élection, il faudrait procéder aux premiers états généraux complets au Québec. Ceci afin que nous, les Québécois, établissions un véritable projet de société qui nous mènera vers une société plus juste, plus riche, plus vraie, plus respectueuse et moins corrompue.

Finalement, jusqu’à nouvel ordre, il faudrait mettre fin à toute forme d’octroi de contrat autre que les contrats accordés au plus bas soumissionnaire et d’abolir tous les systèmes de pondération, car ceux-ci couvrent la corruption. Et s’il n’y a pas deux soumissionnaires conformes à prix juste et comparable dans tout le système démocratique, alors les appels d’offres devraient être annulés.

Je suis disponible à vous rencontrer personnellement pour vous exposer mes constats et à participer à toute forme de consultation publique sous votre gouverne. Cependant, je ne participerai pas à toute consultation à huis clos. Ce que j’ai à dire, je suis prêt à le dire à la face de tous. Sinon, je me tairai.

Bien sûr, si vous daignez les organiser, je participerai à ces états généraux. Il existe de nombreuses solutions à nos problèmes, comme les coopératives de santé ou des organismes à but non lucratif ou d’autres sociétés d’état comme la SAAQ ou l’Hydro-Québec. Je suis très confiant qu’un peuple d’inventeurs comme nous sommes trouvera des solutions intéressantes et novatrices. Je suis prêt immédiatement à discuter avec toute personne ou tout groupe ayant à cœur de changer les choses pour de vrai. Qu’attendons-nous pour agir?

Pour conclure, un gouvernement qui fait volte face constamment, sait-il vraiment diriger notre société? Je ne vois qu’une seule solution en ce moment. Vu l'état critique dans lequel se trouve notre province, il m’apparaît que c'est maintenant votre devoir d'intervenir le plus tôt possible pour remettre le Québec sur le bon chemin.

Qu’en penzez-vous?

Veuillez accepter mes sincères salutations.

Jean Beauregard, ing.
consensus@videotron.ca

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire