Jusqu'où mène l'ingénierie?

Revoyons calmement les obligations que notre société exige de ses ingénieurs québecois. Tout commence avant même que l’on accepte un mandat quelconque. Nous avons le devoir d’avoir les connaissances et compétences avant d’accepter les travaux qui nous seront confiés. Autrement dit, au préalable, nous devons être sûrs d’avoir les capacités pour rendre le projet à terme.

Une fois le mandat accepté, nous avons le devoir de respecter les contraintes techniques, i.e. que le système que nous concevons sera en mesure de subir les charges et de les contenir même avec une certaine aisance. Nous devons utiliser des solutions qui ont fait leurs preuves. L’imprudence et la témérité ne font pas partie de nos solutions.

Ajoutons que nous devons prévoir que nos systèmes soient en mesure de le faire pour une certaine période de temps bien définie. Citons un exemple, nos conceptions de ponts doivent résister à toutes les exigences spécifiques telles que les charges mortes, les charges vives, à la corrosion, à l’érosion, au gel, à l’infiltration d’eau, etc. et ce pendant 25 ans bien sonnés.

Si nous continuons dans cette question de temps, nous avons des cédules à respecter, un horaire d’étapes à rencontrer. Le pont est prévu pour telle année, donc les plans doivent être prêts à une date spécifique, etc…

Encore, nous avons l’obligation de confier les travaux à des personnes ou entreprises qualifiées pour ce faire. Nous serions les premiers à être blamés si les travaux étaient exécutés par des entreprises dont la compétence est suspecte.

Continuons encore dans nos obligations. Nous devons rencontrer les contraintes budgétaires. Nous devons fournir des chiffres qui sont représentatifs des travaux qui sont sous notre responsabilité. D’ordinaire, on prévoit même une certaine imprécision de ces chiffres. Mais de façon générale, nous visons assez juste.

Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi d’autres exigences. Certaines de celles-ci s’appliquent à tous, mais d’autres visent particulièrement les ingénieurs ou les firmes d’ingénierie. Lors des travaux sous notre responsabilité, nous devons veiller au respect de l’Environnement, à la santé et sécurité des travailleurs qui vont exécuter nos travaux tout en respectant l’égalité des sexes (l’Ingénierie étant reconnue comme anciennement comme un métier plutôt masculin). Nous ne pouvons négliger le respect des droits de l’Homme ni du droit commun.

Voilà ce que l’On exige de nous et à consulter le registre des décisions professionnelles du site de l’OIQ, la très grande majorité des 50,000 Ingénieurs québecois s’acquittent très bien de leurs tâches.

Vous savez quelque chose… Ce qui est exigé de nous, je le trouve très normal et même je suis très confortable avec cela. Et je ne vois pas comment on pourrait fonctionner autrement.
 
Mais si tout cela est exigé de nous. Pourquoi nous ne retournerions pas envers les autres et même nos gouvernements pour exiger la même responsabilité. Ne serait-il pas normal d’exiger de nos gouvernements :

- d’avoir les compétences au préalable avant de s’engager
- d’utiliser des solutions éprouvées tout en évitant l’imprudence et la témérité
- qui solutionnent absolument nos problèmes
- dans une période spécifique
- à un prix spécifique
- par des personnes qui ont les compétences
- tout en respectant la Charte de droits de l’homme et l’égalité des sexes, le droit des travailleurs et l’environnement.

Nous, les ingénieurs savons plus que quiconque que tout cela est possible puisque nous le faisons régulièrement et que nous sommes au moins 50000 à le faire. Et si nous les ingénieurs changions définitivement la politique…

Pour lire la suite, envoyez-moi vos commentaires à consensus@videotron.ca. et faites-moi part de votre intérêt.

Et merci de m’avoir lu jusqu’au bout.

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